Je sors de la lecture du livre La révolution antispéciste, édité aux PUF et paru la semaine dernière, auquel ont contribué Yves Bonnardel, Thomas Lepeltier, David Olivier, Estiva Reus et Pierre Sigler. Et je pense pouvoir dire sans exagérer que j’ai une nouvelle référence à proposer aux francophones curieux qui voudraient s’initier à l’antispécisme et même l’approfondir.
Je me suis dit qu’il serait bon de parler ici de la différence entre deux théories d’importance, celle de Peter Singer et celle de Tom Regan. Le premier est un philosophe utilitariste australien, connu notamment pour son livre La libération animale. Le second est philosophe aussi, américain, et a publié Les droits des animaux.
Mais ce n’est pas parce que j’aime les animaux que je suis vegan. Et « les animaux » ne sont pas mes amis, de la même manière que « les humains » ne sont pas mes amis.
Nous ne sommes pas que des humains, nous faisons tous partie de milliards de catégories, dont celle d’êtres sensibles. Et c’est cette catégorie qui devrait être privilégiée dans nos rapports à la viande. Redéfinir le « nous ».
Pour les personnes qui découvrent le milieu militant, il peut être utile de pouvoir situer les différents tensions idéologiques qui le traversent.
Mots clés : courants, mouvements, tendances, welfarisme, réformisme, abolitionnisme
Qu’est ce que l’antispécisme ? Erreurs d’interprétations et définitions, leurs origines et leurs conséquences.
Réflexion sur le deuil des animaux non-humains d’un point de vue antispéciste, à partir d’une expérience personnelle.
Mots clés: deuil, antispécisme.
Faut-il laisser les animaux domestiqués se reproduire ? Doit-on viser à faire cité avec eux ? Valéry Giroux commente dans une perspective extinctionniste la théorie de la citoyenneté non humaine faite par Sue Donaldson et Will Kymlicka dans Zoopolis.
Interview – Corine Pelluchon, publie, aux éditions Alma, un Manifeste animaliste dont le sous-titre a retenu notre attention : Politiser la cause animale. D’une plume soucieuse du dialogue, l’auteure n’en dénonce pas moins le statut d’esclaves des bêtes dans la Cité et appelle à une révolution : on ne peut plus, à des seules fins gustatives, « tuer un animal qui veut vivre ».
Il reste hélas provoquant de dire que ce qui dans la réalité a vraiment de l’importance ce sont les intérêts réels, concrets, des individus réels. Un avortement concerne avant tout deux êtres : l’embryon, et la femme qui le porte. Mais, peut-on en fait dire que l’embryon a un quelconque intérêt à quoi que ce soit ?
L’idée selon laquelle il faille forcément tenir une position extrême, et en pratique intenable, de « respect de toute vie », dès lors que l’on respecte celle des vaches et des poulets que chacun tue pour un rien, résulte en elle-même d’une conception des choses profondément spéciste.
Le but de la comparaison n’est pas d’aller à l’encontre des progrès méritoires faits dans l’extension de l’égalité aux humains intellectuellement handicapés, mais au contraire de suggérer que le fondement-même de ces progrès implique la nécessité incontournable d’une autre étape encore.
…Cela ne rend pas les rapports sexuels entre membres d’espèces différentes normaux, ou naturels, mais cela implique que de tels rapports cessent de constituer une offense envers notre statut et notre dignité d’êtres humains.
Mots clés : zoophilie, bestialité, viol
Les combats antispécistes se sont beaucoup concentrés sur nos devoirs négatifs à l’égard des animaux (leur éviter souffrance et mort); cependant on a toutes les raisons de penser que les animaux ressentent également diverses formes du plaisir, et cela implique une approche plus diverse et positive de l’éthique animale.
Mots clés: plaisir, souffrance, éthique animale.
Suite du billet de F. Côté-Boudreau sur l’éthique végétale: devrait-on admettre un principe de précaution? Devrions-nous changer d’attitude envers les plantes au cas où elles se révèlent être sentientes, même si nous n’en avons encore aucune preuve?
Mots-clés: sentience, plante, éthique végétale.
Le texte ci-après, extrait du chapitre 1 de Rattling the Cage, donne un aperçu général des thèmes abordés par Steven Wise dans cet ouvrage consacré aux grands singes. Pendant quatre mille ans, un mur juridique épais et impénétrable a séparé tous les animaux humains de tous les animaux non-humains.
Cette vidéo aborde la relation aux autres animaux selon Aristote : définition de l’âme ; nature des individus et rupture ontologique entre l’humanité et les animaux et la nature ; hiérarchie animaux/humains/dieux.
Selon Manu Herrán, donner naissance à de nouveaux individus n’est moralement justifié que dans les cas où nous pouvons raisonnablement garantir leur bonheur. Dès lors, la meilleure façon de prévenir les souffrances serait-elle éradiquer la vie sentiente ? Ou au contraire, devons nous préserver les humains pour qu’ils puissent agir par altruisme dans le futur ?
Christiane Bailey soutient que certains animaux appartiennent à la communauté morale dans les deux sens : (1) ils sont des patients moraux dignes de considération morale directe et équivalente, mais également (2) des agents moraux au sens où ils sont capables de reconnaître, d’assumer et d’adresser aux autres des exigences minimales de bonne conduite et de savoir-vivre.
La thèse défendue dans cet article est qu’il faut dès maintenant œuvrer explicitement à l’interdiction légale de la production et de la consommation de chair animale. C’est à la fois une mesure nécessaire et une mesure qu’il est possible d’obtenir sans attendre une révolution des mentalités ou de l’organisation de nos sociétés.
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